Archives mensuelles : septembre 2012

Bel-Ami

De Guy de Maupassant
Publié en 1885 en plusieurs feuilletons dans le quotidien Gil Blas

Bel-Ami, ou Georges Duroy devenu Georges Du Roy de Cantel, est un jeune homme arriviste, obnubilé par la réussite sociale et l’argent.
Pour parvenir à ses fins, il use et abuse des femmes et n’hésite pas à séduire les épouses de ses collègues voire de son patron. Un homme bien sous tous rapports, donc.
Car Georges Duroy, non content de semer le trouble dans tous les ménages qu’il côtoie, parvient à rester adulé, adoré des femmes qui, pour certaines, voient en lui l’image du Christ.

Issu d’une famille modeste, ses parents tiennent une auberge à Canteleu en Normandie. Envoyé deux ans en Algérie, nous le retrouvons à Paris alors qu’il travaille au bureau des Chemins de Fers du Nord depuis quelques mois. Bien conscient de la précarité de son existence et de la vie luxueuse et faste à côté de laquelle il passe, il se désole et se prend à rêver à son ascension.
Ce rêve prend rapidement les traits d’un ancien camarade, Charles Forestier, rédacteur au journal La vie française et qui y fait entrer Georges Duroy. Ce nouveau travail marque son entrée dans une nouvelle vie. Il prend rapidement conscience de sa beauté, de son pouvoir de séduction sur les femmes (admirez donc le bellâtre ci-dessous) et il sait désormais que son rêve de fortune est accessible.

 

Bourreau des coeurs, il séduit tour à tour la femme de son ami Forestier, celle de son patron M. Walter pour finalement se tourner vers la fille de celui-ci…
Vous l’aurez compris, cet homme ne fait pas grand cas de la morale ni de la bienséance. Il utilise les femmes pour quelques instants de plaisir mais voit surtout en elle les outils de son ascension sociale. Il se sert d’elles et n’hésite pas à s’en détourner dès qu’elles ne le satisfont plus.
Bel-Ami (qui est le doux surnom dont l’affuble la fille d’une de ses maîtresses) utilise, manigance et ruine nombre de ses amitiés. Cependant, il reste attachant. Ce n’est pas le sombre manipulateur, vil et détestable que l’on pourrait imaginer. Maupassant lui prête des traits sympathiques et en nous invitant à lire les pensées de Duroy, nous le montre sous un jour humain. De ce fait, le roman est très agréable à lire. Il se déroule naturellement, le style est extrêmement fluide.

Pour ne rien gâcher, Maupassant choisit de dresser son roman en plein coeur de Paris et de sa société du XIXème siècle. C’est donc un récit réaliste, plaisant de par ce qu’il donne à voir sur la vie de l’époque, l’avènement et le développement des journaux, la bourgeoisie qui cherche à asseoir sa fortune et qui côtoie une population beaucoup plus modeste mais aussi plus authentique.

Pour tous ceux que les classiques de la littérature française rebutent, laissez-vous aller à Bel-Ami, je vous garantis un moment de lecture très agréable.